Jeudi nous avons lancé notre tout premier quiz afin de tester un peu les connaissances de chacun. J’espère qu’il permettra d’apporter une réflexion différente sur les thèmes qui seront abordés tout en s’amusant.

Le sujet de ce questionnaire est abordé dans la formation que je passe actuellement à l’Institute Of Canine Biology. C’est un thème tellement passionnant que je pense restructurer les articles sur la génétique écrits précédemment.

Pour ce premier opus, c’est la portée idéale qui va nous intéresser.

Énoncé

Imaginons que l’on puisse avoir la portée idéale à partir du couple idéal. 8 bébés 🐺, 4 mâles, 4 femelles. Même phénotype (même robe, même caractère, même morphologie…). On part du principe qu’il n’y a pas de vrais jumeaux. Le choix de simplifier ces critères est volontaire pour ne pas perturber la réflexion. Nous aurions pu prendre une portée normale sans aucun problème.

Cependant, la réalité de l’élevage est là et il est impossible de garder toute la portée.

Question : Combien garder de bébés sur la portée pour garder la descendance ? De quel sexe ? Et pourquoi ? (vous avez 3 jours 😄)

Les réponses

Que vous soyez professionnel ou non, vous avez été nombreux à participer via les différents groupes Facebook.

Voici les réponses qui pouvaient être données :

0 : C’est en fait la seule mauvaise réponse. Avec une portée idéale qui peut ne jamais se reproduire, ce serait passer à côté d’une opportunité. J’en parlerai sûrement dans un prochain billet, mais, malgré le fait que statistiquement, chaque bébé a 50% de chance d’être mâle ou femelle, je connais une chienne qui n’a eu des femelles qu’à sa première portée. Les 3 suivantes n’ont donné que des mâles. Difficile de faire pire situation pour qui aurait voulu garder une femelle…

1 : Le choix minimum. Même s’il n’est pas mauvais, il n’est pas suffisant.

2 : Là, c’est le meilleur rapport qualité / prix comme on dit.

3 : Ce choix et les suivants sont parfaits dans l’absolu, mais cela représente du monde à éduquer et à nourrir au quotidien. Il demandera donc de la place, du temps, du budget… Au-delà, pour que cela ait un réel intérêt d’un point de vue de l’élevage, il faudra aussi plus d’individus à marier à ces « idéaux ».

Quelles notions complémentaires

Pour comprendre les différentes propositions et choisir la solution la plus juste, il va falloir passer par un peu de mathématiques, chapitre « statistique ».

Commençons par le commencement. Un enfant hérite de 50% du patrimoine génétique de son père et 50% de la mère (à un chouia près, l’ADN mitochondrial étant celui de la mère dans la plupart des cas).

Il nous faut aborder la notion de pool génétique sommairement. Je ferai un article plus complet sur ce sujet. Un pool génétique est un ensemble de gènes au sein d’une population. Lorsque les mariages au sein de cette population se font, la proportion de ces gènes change grâce à la sélection ou à la dérive génétique (j’aborderai aussi ce thème plus en détail). Cependant, le nombre de variantes ne peut pas augmenter, mais il peut aller à la baisse.

L’analyse de la portée idéale

Préservation des gènes parentaux

Conservation d’un bébé

Dans ce contexte, le choix du sexe n’est pas déterminant, le problème étant identique. En effet, nous perdons 50% des gènes parentaux.

Là où cela se complique, c’est lorsque l’on prend l’origine des parents.

Si le mariage est fait en out-cross avec une consanguinité au plus bas, la descendance a de fortes chances d’être hétérozygote pour de nombreux gènes. Dans ce cas-là, on perdra donc 50% des gènes parentaux. Rappelez-vous cependant que tous les chiens LOF descendent d’ancêtres communs, la consanguinité ne peut donc pas être à 0 si l’on remonte aux fondations de la race…

Si le mariage comporte une part de consanguinité plus ou moins importante, cela veut dire que la progéniture aura plus de chances d’être homozygote pour des gènes donnés. Le pool génétique perdra moins de gènes parentaux que dans le cas précédent.

Conservation de 2 bébés

On pourrait être tenté de prendre le raccourci consistant à dire que, si un enfant hérite de 50% de code génétique de ses parents, alors 2 enfants couvrent les 100%. Mais c’est un raccourci faux. La probabilité que ce cas de figure arrive est tellement faible qu’il vaudrait mieux jouer à l’Euro Million™.

Sans rentrer dans les démonstrations mathématiques, chaque progéniture apporte donc en moyenne la moitié du pourcentage ramené par la génération précédente. Au rang 2, on a donc une couverture de 50% + (50%/2) = 75%.

La perte de 25% est acceptable pour la plupart des cas.

Conservation de 3 bébés

En se basant sur le paragraphe précédent, on obtient 75% + (25%/2) = 87.5 %. C’est un très bon compromis, mais plus difficilement réalisable surtout si l’on veut faire de même avec d’autres femelles. Le baby-boom dans un cheptel, c’est comme chez les humains, il n’y a pas que de bons côtés.

Conservation de 4 bébés

On poursuit le calcul et on obtient 93.75%.  On va tendre vers 100% lorsque le nombre ‘n’ de bébés tend vers l’infini (mathématiques, chapitre « limites » ^^. Dans mon époque lointaine, je crois me souvenir que c’était au programme de la 1ère Scientifique.

Au-delà, l’augmentation se fera de plus en plus réduisant l’intérêt purement génétique de cette grande conservation de portée.

Choix du sexage

Est-ce que l’on doit plutôt garder un mâle ou une femelle ? Il n’y a pas de bonne réponse car il y a énormément de paramètres à prendre en compte. Chacun étant spécifique à une situation dans un contexte précis.

Coefficient de consanguinité au fil du temps.
Source : Institute Of Canine Biology

Dans un premier temps, cela dépend si l’un et/ou l’autre des parents vous appartiennent. Prenons l’exemple d’un mâle extérieur pour lequel il aura fallu parcourir la moitié de l’Europe. Il est possible qu’une nouvelle expédition ne soit plus à l’ordre du jour à l’avenir.  De ce fait, garder un mâle aura un intérêt fort. Le choix aurait été le même si le mâle commence à être âgé risquant ainsi de laisser une femelle vide.

Ensuite, tout dépendra des pédigrées dans les lignées : lorsque les bébés seront en âge de reproduire, il faudra pouvoir les marier avec les individus présents dans le cheptel. Là, c’est un choix purement personnel qui sera développé dans les nouveaux articles sur la génétique qui reste un sujet complexe. Le graphique présenté démontre l’évolution du coefficient de consanguinité en fonction du nombre de générations que l’on prend en compte. Pour ceux voulant suivre ce fil de discussion, il a été abordé sur notre page Facebook.

La portée plaisir

Bien entendu, les cas étudiés avant ne concernent que les personnes faisant de l’élevage sur le long terme. Pour une personne lambda qui veut réaliser une portée plaisir (attention à bien respecter les nouvelles lois en France), les critères seront complètement différents.

Selon les animaux déjà présents et s’ils sont castrés ou non, cela peut influer fortement sur la décision.

Dans d’autres situations, c’est le/la dernier de la portée qui restera à la maison s’il n’a pas trouvé d’adoptant. Mais cela aurait très bien pu être celui qui est le plus rigolo, le plus calme, le plus dynamique… Ce sera seulement une question de goûts et d’affinités.

 

J’espère que ce premier quiz vous a amusé. Sur quel thème voulez-vous le prochain quiz ? Dites-le dans les commentaires.

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Categories: Quiz

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Vincent Duvernet

Passionné d'informatique, d'électronique et d'animaux. J'expérimente des projets personnels alliant ces 3 domaines. J'ai passé plusieurs formations en génétique pour étendre mes compétences.

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