Elle revient deux fois par an, la renégate. Elle bourgeonne comme le printemps ou pousse tel un beau cèpe au fond du bois. Elle se cache sous les meubles, ruine nos canapés, fauteuils, vêtements… Parfois même, nous la retrouvons dans nos assiettes : la mue !
Mais pourquoi nos chiens muent-ils ? Est-ce la saison, l’alimentation ? Comment limiter le débarquement de ces milliers de poils moribonds et bichonner nos loulous sans crainte de nous transformer en moquette à peluche en toutes saisons ?
La mue des chiens : une histoire de poils
Au printemps ou à l’automne, chien, maison, appartement moutonnent et l’on n’y peut rien, car c’est du 100 % naturel. Et comme nous allons bientôt ramasser à la pelle les poils de nos adorables quatre pattes comme les feuilles mortes de l’automne, nous nous sommes dit, avec le Chef, qu’un petit point sur la mue, juste avant qu’elle nous saute dessus, vous ferait plaisir.
Pourquoi nos chiens muent-ils ?
Pour créer des tensions dans le couple, sans doute. Plus sérieusement, tout comme nos cheveux, leur pelage se renouvelle régulièrement. Les poils poussent, trépassent et tombent en une valse incessante qui ruine les efforts des accros de la propreté.
Au printemps et en automne, le pelage de nos chiens et de nos chats connaît un accroissement de son cycle afin de se préparer aux fortes chaleurs de l’été et au froid de l’hiver. L’été, ils s’allègent, l’automne, ils se tricotent un pull-over sur mesure pour l’hiver.
Certaines races de chien, en particulier celles pourvues d’un pelage à croissance rapide comme le malamute ou le husky connaîtront la mue tandis que les races tel le caniche perdront leurs poils de manière régulière toute l’année.
Comment vit et meurt un poil de chien ?
Je n’irais pas jusqu’à dire de la toison de nos loulous qu’elle est vivante, cependant la fourrure de nos compagnons de quatre pattes connaît un cycle en trois étapes :
- L’anagène ou phase de croissance : elle-même décomposée en plusieurs étapes, cette phase détermine la longueur de sa bringeure et sa durée de vie.
- La catagène dite phase intermédiaire : le poil cesse sa croissance et peut se détacher du follicule pileux par brossage, caresse ou lorsque votre animal frotte son pelage contre les meubles ou vos jambes.
- La télogène ou phase finale intervient lorsque la bringeure tombe laissant place à une nouvelle phase de croissance.
Bien que chaque follicule pileux possède son propre cycle de croissance, permettant un renouvellement progressif et permanent de la fourrure, la poussée du poil connaît son apogée au printemps et une pousse plus lente en hiver.
Les facteurs qui influencent la mue de nos compagnons canins.
Les saisons, nous l’avons vu, sont un facteur déclencheur de leur essaimage velu. La mue renouvelle leur douce toison et les aide à mieux supporter les températures estivales ou hivernales.
Le photopériodisme et les températures
L’ensoleillement et le temps d’ensoleillement influent tout comme les températures sur le déclenchement de la mue. Ainsi un chien qui passe de longues périodes à l’extérieur connaîtra une mue très marquée. Tandis que les loulous qui se prélasseront plus souvent à l’intérieur de nos habitations auront une perte de poils durant toute l’année et pour certains, en plus, une mue modérée.
L’alimentation
Nous savons aujourd’hui que l’alimentation joue également un rôle et peut accentuer la perte de poils durant la période de mue.
Vitamines, minéraux, oligo-éléments et acides gras essentiels participent à l’entretien de la belle robe de votre chien, il faut par conséquent être attentif à l’alimentation que nous lui procurons, qu’elle soit industrielle ou ménagère.
Les hormones
Mâle ou femelle, votre canidé possède aussi des hormones. Ces dernières jouent aussi un rôle dans le développement des follicules pileux. Pour les femelles en chaleur ou gestantes, on assiste souvent à une perte de poils plus importante.
Un stress intense peut de même stimuler la perte de poil durant la mue.
Vous l’aurez compris, combattre la mue paraît difficile puisqu’elle est nécessaire au bien-être de nos chiens. Mais nous pouvons toujours en réduire les inconvénients.
Comment limiter les désagréments de la mue ?
À moins de raser nos fidèles compagnons… canins, il est clair que nous avons perdu la bataille contre la mue de nos trésors sur pattes. Toutefois nous pouvons limiter les dégâts :
- En leur offrant une alimentation de qualité. Si vous avez choisi de le nourrir avec des croquettes, privilégiez-les sans céréales, sans gluten et avec un apport protéiné de viande conséquent. Vous pouvez ajouter à sa ration de l’huile de colza ou de saumon riche en oméga 3. S’il est nourri en ration ménagère ou au BARF, pensez à lui donner du saumon, ou du thon. Consultez votre vétérinaire pour les apports en vitamines nécessaire à sa santé.
- Brossez régulièrement votre chien, dans le sens du poil 😊. En plus d’être un moment de complicité, vous éviterez, en le brossant tous les jours, les bourres et éliminerez de la sorte les poils morts.
- Il est parfois utile de passer nos gredins de loulous sous le jet. Néanmoins, ne le faites pas plus d’une fois par mois et avec un shampoing adapté. Nos shampoings abîment leur derme ce qui entraînera une chute de poils non désirée
La brosse ou la vie !
Choisir les brosses pour entretenir leur fourrure n’est pas toujours évident, l’éleveur de votre chien ou la toiletteuse de votre ville saura vous renseigner sur l’outil à privilégier en fonction de la nature de son pelage.
Voici donc quelques pistes pour sélectionner la brosse qui conviendra à votre adorable boule de poil :
- Pelage court et dur ou court et double : optez pour la carde ;
- Pelage épais et lisse : gant ou brosse en caoutchouc ;
- Pelage long ou mi-long et double : carde et râteau démêloir ;
Vous pouvez encore préférer les brosses qui s’adaptent à l’embout de votre aspirateur, ainsi, le poil belliqueux disparaîtra dans les profondeurs du sac de ce dernier. Pour ne pas effrayer votre chien, veillez à placer l’aspirateur assez loin du théâtre de l’opération.
Lorsque l’alopécie du chien signe une maladie
De nombreuses maladies parasitaires et hormonales portent le symptôme de l’alopécie. Localisée ou généralisée, cette perte anormale s’accompagne généralement de démangeaison, plaques et lésions cutanées.
Infections parasitaires :
- Gale : la présence de cet acarien entraîne de fortes démangeaisons localisées sur les flancs, les oreilles et le haut des membres.
- Dermatite à piqûre de puce : allergique à la salive des puces, elles provoquent de fortes démangeaisons partout où elles piquent votre chien.
- Cheyletiellose : cet acarien engendre pellicules et pertes de poils à force de grattages intensifs.
- Démodécie : localisée autour du museau ou des yeux, la perte de poils touche plus particulièrement les chiots et les chiens affaiblis. Non urticante, elle peut toutefois occasionner des infections.
Infections bactériennes :
- Leishmaniose : parasite du sang, celle-ci déclenche également une alopécie due aux sensations irritantes qu’il cause sur le derme de votre ami de quatre pattes.
- Pyodermite : ces infections bactériennes regroupées sous le nom de pyodermites produisent dépilation, rougeur et sont parfois accompagnée de prurit.
Les mycoses :
Teigne : Ce champignon se nourrit de la kératine du poil, provoquant alors sa chute sur la tête, les cuisses et la croupe. Cette zoonose se transmet à l’homme et aux autres animaux, et n’entraîne pas de démangeaisons.
Maladies hormonales :
- L’hypothyroïdie : le derme de votre chien s’épaissit et se couvre de taches sombres.
- Le syndrome de « Cushing » .
- Le diabète sucré : votre animal boira et urinera beaucoup, il peut souffrir d’obésité. C’est une urgence vitale qui doit être prise en charge par votre vétérinaire.
- L’hyperoestrogénisme.
Des troubles du comportement, comme le stress ou une hypersensibilité se traduisant par un léchage excessif d’une partie de leur corps peuvent, de même, provoquer une alopécie localisée chez le chien.
Une mauvaise posologie médicamenteuse, des allergies aux pollens, poussières, herbes et alimentaires peuvent également générer des démangeaisons intenses, l’apparition de plaques rougeâtres et une perte de poil. Il est donc important de consulter votre vétérinaire afin de rapidement traiter la cause.
Petit rappel des armes indispensables pour contenir la mue
- Une alimentation de qualité
- Un brossage régulier
- Un aspirateur qualifié contre la mue et les poils d’animaux.
Crédit images :
Images réalisées avec Canva – Magali Laguillaumie
First, berger australien nain : image personnelle Magali Laguillaumie
Alopécie chien de Anastassiya Bezhekeneva
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